Smart City, une longueur d’avance
L’arrivée du dernier Coronavirus, sur l’ensemble de la planète, a placé les collectivités en première ligne, éprouvant ainsi leur capacité à répondre aux interrogations légitimes des citoyens, à leur apporter réconfort et à assurer leur sécurité face au développement de l’épidémie. Quelle que soit la crise qu’un territoire subit, on attend de lui qu’il soit smart et résilient. C’est-à-dire qu’il sache s’adapter aux événements, réduire les contraintes, limiter les effets néfastes et ainsi, retrouver un fonctionnement normal le plus rapidement possible. Par ailleurs, au cœur de la crise actuelle, les usages des citoyens, des entreprises et des collectivités se sont soudainement et massivement déportés vers les services digitaux. Aussi, une smart city, dont les services publics seraient déjà en grande partie digitalisés et interconnectés, aurait donc une longueur d’avance.
En 2019, la métropole de Dijon avec le Groupement mené par Bouygues Energies & Services, a lancé le premier territoire connecté français en modernisant les infrastructures de la métropole, déployant un hyperviseur urbain et en assurant la gestion du poste de pilotage connecté qui centralise les grandes fonctions de la Métropole (police municipale, voirie, transports….).. Pour cela, quelques 140 kilomètres de fibre optique vont permettre à terme de connecter et de gérer à distance et de façon centralisée l’ensemble des équipements urbains (feux de circulation, éclairage public, vidéoprotection, circulation des tramways, gestion du réseau d’eau, etc.). Une organisation qui montre aujourd’hui, son efficacité en mode urgence sanitaire.
Le PPC : un Poste de Pilotage Connecté, cerveau de la ville intelligente
En effet, avec de nombreux équipements connectés, commandés à distance et en temps réel, Dijon Métropole peut adapter sa gestion de l’espace urbain. Il est possible de piloter des feux tricolores pour fluidifier la circulation en cas d’accident par exemple, contrôler des bornes électriques d’accès au centre-ville et assurer la télé-surveillance de tous les bâtiments publics.
« Cela nous permet de donner aux bus la priorité aux carrefours pour qu’ils ne soient pas retardés. Ainsi les soignants et les personnes mobilisées par la crise perdent le moins de temps possible dans les transports. »
explique François Rebsamen, maire de Dijon.

Une gestion centralisée des équipements urbains plus efficace, surtout en période de crise
Pendant le premier confinement, le service Allo Mairie, intégré au projet OnDijon, a été transformé en numéro vert accessible 24h/24 afin que les citoyens puissent poser toutes leurs questions liées à la crise, à l’exception de questions médicales. Le portail téléphonique est ainsi passé d’un service d’information sur les services municipaux (ex : horaires d’ouverture des piscines) à un numéro de renseignement sur les décisions locales et nationales. Entre le 15 mars et le 13 avril 2020, près de 4 650 appels ont été traités (attestations de sortie, ouverture de commerces et des écoles, mesures de déconfinement, etc…) et ont permis à 95 personnes isolées et non connues du centre communal d’action sociale de se signaler. Le Groupement a accueilli dans son espace des téléopérateurs venus renforcer les effectifs d’Allo Mairie pendant cette période et la salle de crise du poste de pilotage connecté s’est naturellement imposée comme le lieu de rassemblement régulier des acteurs pour faire le point sur la situation sanitaire et mettre à niveau les informations à partager, notamment avec les citoyens.
« Si cette crise était intervenue il y a 2 ans, nous aurions été obligés de mobiliser beaucoup plus de personnel, et exposer au risque plus de monde. Notre centre de supervision urbaine nous permet d’être très réactifs. A toute question peut être apportée une réponse, et une intervention immédiate peut être déclenchée. »
François Rebsamen, Maire de Dijon, Président de Dijon Métropole – Article Le Monde avril 2020
« Les différents services de la collectivité ont pris l’habitude de fonctionner ensemble. C’est un atout pour affronter une crise. La communication est plus rapide, la réaction aussi. Les missions ont vite été adaptées aux nouveaux besoins et le dispositif permet de limiter à l’essentiel les interventions sur le terrain »
Christèle Tranchant, directrice du projet OnDijon pour la Métropole.
« On a pu fermer les bâtiments immédiatement, en désactivant à distance les badges d’accès tout en donnant un accès ponctuel à certaines personnes »,
Jean-Patrick Masson, maire adjoint de Dijon.
En favorisant la fluidification des échanges, la capacité de réactivité et l’amélioration de la coordination entre les services, l’outil a contribué à renforcer la résilience du territoire face à cette crise. Il est également calibré pour faire face à d’autres types de perturbations. En anticipation du risque d’inondation par exemple, il centralise des données relatives à la mesure du niveau de l’eau et peut organiser le lancement et la diffusion des alertes rapidement. Enfin, une application citoyenne est intégrée au projet OnDijon pour favoriser la mobilisation des habitants et bénéficier de leurs signalements.